En profond désaccord avec le cinéaste Roland Emmerich, Audi n’envisage pas la fin du monde en 2012, mais bien de mettre en production sa supercar électrique, l’E-tron, à la quantité de 1 000 exemplaire pour près de 100 000€. Il ne s’agit pas d’une simple R8 gavée de piles Duracell.
En effet, si l’E-tron reprend le châssis en aluminium spaceframe de l’R8, elle est abaissée, voit son empattement tronqué et ses porte-à-faux avant comme arrière plus courts. De nombreux éléments de suspension sont partagés mais la version finale héritera d’une structure spaceframe spécifique et se passera du carbone, de l’habitacle de science-fiction et des éléments aérodynamiques actifs du concept.
Ne vous laissez pas leurrer par le couple gargantuesque de 4 500 Nm. Au total, les moteurs électriques propulsant chaque roue individuellement délivrent 313 ch et 680 Nm. Le 1er chiffre a été mesuré aux roues et non au moteur, et a donc été démultiplié par la transmission. L’E-tron n’en devient pas pour autant un veau. Audi a annoncé un 0 ç 100 km/h en 4,8 sec, soit juste 0,2 sec de plus que l’R8 V8. On peut contrôler individuellement le moteur de chaque roue pour vectoriser le couple afin de rendre la voiture plus agile. Sachant que les 473 kg de batterie lithium-ioniseront logés juste devant l’axe arrière, cette aide supplémentaire ne sera pas un luxe. L’autonomie devrait être de 240 km, la recharge des batteries prenant entre 6 et 8heures selon la prise électrique.
En décembre dernier, en surplomb de l’océan Pacifique, Audi a planté un chargeur de 400 volts capable de recharger l’E-tron en 2 heures. Ironiquement, il était alimenté par un groupe électrogène à combustible fossile dégageant des fumées très désagréables, gâchant ainsi le coté super école de l’élégante supercar.
Le fait qu’Audi ait invité la presse à venir essayer pied au plancher la seule E-tron roulante en dit log sur sa foi en son projet. Cela dit « pied au plancher », ça signifiait 110 km/h : pas de quoi mettre en péril les batteries. De toute façon, même sans limiteur, elle plafonne à 200 km/h.
A la mise en route, l’E-tron n’émet que quelques claquements bizarres, et un ronronnement alors qu’elle procède à ses vérifications de sécurité. Ce qui suit est surréaliste. Elle bondit littéralement jusqu’à 80 km/h et demeure aussi silencieuse qu’à l’arrêt. Les 35 km/h suivant impressionnent moins, les seuls bruits perceptibles ne provenant que des pneus et du vent.
Même si cela aurait été inconcevable il y a quelques années, cette E-tron pourrait bien représenter le futur de l’automobile.
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